Au Cameroun, des boulangers se défendent de mettre dans leur pain une substance interdite
Au Cameroun, des boulangers se défendent de contribuer à un phénomène dénoncé par l'Agence des normes et de la qualité : l'ajout de bromate de potassium dans le pain pour donner un aspect plus appétissant aux produits. Pourtant, cet additif alimentaire est interdit car il est considéré comme néfaste pour la santé.
Au Cameroun, l'Agence des normes et de la qualité (Anor) est montée au créneau pour dénoncer une pratique dans certaines boulangeries du pays : l'introduction d'une substance illicite dans le processus de fabrication du pain. Il s’agit du bromate de potassium qui permettrait de dorer le pain et de faire gonfler le produit.
Du bromate de potassium parmi les ingrédients qui participent à la fabrication du pain ? Non, jamais répondent en chœur les boulangers rencontrés à Yaoundé. Lidienne, qui tient une petite unité de production du pain dans un quartier populaire de la capitale, s’en défend vigoureusement, mais dit bien connaître le phénomène : « On en parle, je suis les informations à la télé. Je ne connais pas, mais j’en entends parler à la télé. Quand on dit : je n’ai jamais entendu, c’est faux. Mais je n’ai jamais vu non plus. »
« Il y a des boulangeries clandestines et ça fait la concurrence »
Quelques kilomètres plus loin, à la boulangerie Acropole, l’un des leaders du marché, on affirme que le respect des normes est de rigueur. Jean-Vincent Balanga, l’un des responsables de la production : « Le pain de notre entreprise se fabrique en bonne et due forme. Nous utilisons d’abord de la farine de qualité. Nous avons la levure et nous l’améliorons quand on compose et puis ça nous donne du bon pain. Nous utilisons la norme. Le pain est bien fait, les gâteaux aussi. On respecte le poids. Tout est clair. »
Le problème d’utilisation de produits illicites dans la fabrication du pain existe, reconnaît-il néanmoins, mais serait surtout l’apanage des boulangeries clandestines. « Il y a des boulangeries clandestines et ça fait la concurrence, affirme Jean-Vincent Balanga. Et ce sont ces gens qui gâtent les dons des boulangeries. Et ce sont les professionnels qui subissent les contrôles, les professionnels qui subissent tout ».
Pour tenter de stopper le phénomène, l’Anor a récemment engagé une campagne pour rappeler les boulangers à leurs responsabilités.
Cet article a été publié sur RFI