Centrafrique: les habitants de Bangui face à une crise des carburants qui s'éternise
Les habitants de Bangui vivent depuis deux semaines au rythme d'une crise de carburant. Les stations ex-Total sont hors service pour non-paiement de redevances douanières et cela provoque la rareté des producteurs pétroliers dans la capitale. Le coût des transports en commun a augmenté et même les activités socio-économiques sont touchées.
File d'attente et énervements font désormais le quotidien des usagers dans toutes les stations services de la capitale centrafricaine. Alors qu'il est dans la queue depuis quatre jours, Gomez n'a pas trouvé un litre d'essence. « Pour en avoir, il faut venir vers 3h, minuit… Et pour en trouver, il faut négocier avec le pompiste », explique-t-il.
Cette crise est un manque à gagner pour Médard, un opérateur économique qui travaille avec un moulin à manioc. « Dans mon secteur, j'achetais le litre à 1 500 chez les détaillants mais actuellement ça coûte 1 600 francs CFA [environ 2,44 euros, ndlr]. Malgré tout, la qualité n'est pas bonne pour nos machines et nos activités tournent en ralenti », regrette-t-il.
Francis, lui, est obligé de faire ses courses à pied parce que le prix des transports en commun a légèrement augmenté. « Ça impacte la population. Les taxis ont augmenté les prix, les motos aussi… Alors, on marche maintenant », confie-t-il.
Depuis deux semaines, les stations services ex-Total sont fermées par la douane en raison de non-paiement des frais de fiscalité pétrolière, dont le coût s'élève à plus de 2 milliards de francs CFA (approximativement 3 millions d'euros). Les stations Tradex et Green Oil travaillent par moment mais ne couvrent pas le besoin général en produits pétroliers.
Les dirigeants de Tamoil, repreneurs de Total RCA depuis début août, ont rencontré jeudi les autorités pour tenter de sortir de l'impasse administrative dans laquelle elle se trouve.
Cet article a été publié sur RFI