Congo-Brazzaville: une exposition pour témoigner de la métamorphose du paysage urbain
La capitale de la République du Congo célèbre en ce mois d’octobre son 143e anniversaire. Pour célébrer cet événement, l’Institut français du Congo accueille une exposition de photographies qui montre l’évolution de l’architecture urbaine congolaise depuis 60 ans. À titre d’illustration, les plus hautes tours jumelles de Brazzaville ont été mises en service lundi 23 octobre par les autorités congolaises.
Hall de l’Institut français du Congo. Edwige, la trentenaire en tee-shirt et jean, baskets aux pieds, slalome entre les grands tableaux sur lesquels sont affichées les photographies. Elle est frappée par la façon dont la capitale s’est transformée en s’enrichissant de différents apports africains. « Il y a beaucoup d’immeubles qui ont poussé par-ci par-là. Il y a aussi l’architecture qui nous vient de la mixité avec l’Afrique de l’Ouest, parce qu’il y a beaucoup de commerçants ouest-africains installés ici. Brazzaville, c'est beaucoup de facettes. C’est un mixage de beaucoup de choses. Brazza est un ensemble. »
Principal auteur des photographies de l’exposition, le photographe congolais, Lebon Chansard Ziavoula, alias Zed, est également d’avis que la ville bâtie sur la rive droite du majestueux fleuve Congo n’a cessé de se métamorphoser sur le plan architectural : « Au fil du temps, certains bâtiments ont subi des modifications, vu l’évolution de la société. »
« Mixité architecturale »
Les deux grandes tours jumelles de Brazzaville, par exemple, culminent à plus de 135 mètres de hauteur. Jean-Omer Ntadi, expert en patrimoine, a suivi l’évolution des constructions ces dernières années. « À partir des relations que nous avons établies avec certains pays, notamment la Chine et l’ex-URSS, nous avons eu de nouveaux bâtiments du genre : palais des congrès, l’Enam (École nationale d’administration et de magistrature). En passant, il y a aussi la maternité mère et enfants, Blanche Gomes. Ce sont des courants architecturaux nouveaux », se réjouit-il.
Jean-Omer Ntadi cite là pêle-mêle des édifices publics. Mais les particuliers ont fait également bouger les choses. « La tendance est de copier toutes les innovations qui font jour. Il se trouve qu’à un certain moment un courant était né : la tendance de faire des toits en pente, explique le spécialiste du patrimoine. Maintenant, nous sommes répartis vers un autre courant : les toits coniques. Il y a une espèce de cônes au milieu (des maisons). Généralement, ce sont deux ou quatre pentes qui se croisent au sommet. »
Actuellement, dans les quartiers résidentiels de Brazzaville, les maisons à étages poussent comme des champignons, tandis que les nouvelles zones d’habitation connaissent une urbanisation anarchique. Le cadastre est presque dépassé.
Cet article a été publié sur RFI