Congo: la ligne ferroviaire reliant Brazzaville à Pointe-Noire reprend du service

Le trafic sur cette ligne du Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) avait été interrompu en 2016. En cause : le sabotage de ponts et d'autres ouvrages d'art sur cette voie, notamment dans la région du Pool où s'affrontaient l'armée congolaise et les ex-combattants ninjas. Aujourd'hui, cette ligne de train ne semble plus répondre aux normes, mais les autorités congolaises promettent de la redorer.

De notre correspondant à Brazzaville,

Sur la place de la gare centrale de Brazzaville, Sage Mayatela, 33 ans, un agronome, spécialiste de la sauvegarde environnementale et sociale, est assis sur un siège en béton loin des quais. Il arbore une chemise blanche et un par-dessus. Avec un petit sac, il se rend en mission dans le Pool.

« J’attends une correspondance, sinon un train, pour partir sur la localité de Kibouendé (dans le Pool) pour passer une formation aux communautés locales », explique-t-il.

Quelques instants après, sous un temps doux, le train attendu par Sage Mayetela fait son entrée en gare. La locomotive traînant une dizaine de wagons est partie la veille de Pointe-Noire. Elle a mis pratiquement 16 heures pour relier 510 kilomètres. D’aucuns, comme le commerçant Bestam Esaïe, affirment avoir effectué un voyage agréable. « Le voyage a été bon. On a voyagé dans de bonnes conditions. Le propre. En tout, rien à reprocher », témoigne-t-il.

« Nous assurons pour l'instant l'essentiel »

Un avis non partagé par d’autres, à l’instar de Germain Fontaine, un opérateur économique : « Les rails ne répondent plus à notre siècle. C’est très défectueux. Quand on prend l’exemple du train lancé au Sénégal et à Luanda, nous sommes très loin en arrière. C’est regrettable. Je suis désolé », dit-il, désabusé.

Héritage de la colonisation française, cette voie ferrée a longtemps été présentée comme l’épine dorsale de l’économie congolaise. Sa défectuosité est reconnue par le gouvernement. Honoré Sayi est ministre des Transports. « Ce chemin de fer n’est pas vieux de deux ans. Il a quand même mis du temps. Et, nous avons une forte expérience. Nous avons du matériel, peut-être pas en terme suffisant parce qu’il a connu soit une vétusté, peut-être, nous n’en avons pas eu assez depuis un moment, mais nous assurons pour l’instant l’essentiel ».

Redorer l’image du chemin de fer est une préoccupation du gouvernement, selon Honoré Sayi : « Le chemin de fer doit aller de l’avant. C’est une question pour laquelle on ne va pas ériger la difficulté en une impossibilité. La difficulté y est, mais l’impossibilité sera relevée. J’espère qu’avec des bailleurs conséquents et des Congolais déterminés, nous irons plus loin », promet M. Sayi.

Le CFCO a transporté environ 600 000 passagers en 2015.

Cet article a été publié sur RFI.

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