La situation dans l'est de la RDC au cœur de la visite du secrétaire général adjoint de l'ONU à Kinshasa

En République démocratique du Congo, c’est la fin de la tournée du secrétaire général adjoint de l’ONU en charge des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix. Une visite de près d’une semaine. Il s’est d’abord rendu dans l’est du pays, en proie à des conflits armés. Il est notamment passé par Beni et Goma, dans le Nord-Kivu, mais aussi Bukavu, dans la province voisine du Sud-Kivu. Une visite qui se termine à Kinshasa, où il a rencontré, mardi 6 février, le président congolais Félix Tshisekedi.

Jean-Pierre Lacroix a rencontré en même temps le président de la RDC, mais aussi le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Pour la présidence, le but était surtout d’alerter encore une fois sur la situation sécuritaire dans l’est du pays et sur le conflit avec le M23. « Message entendu », a confirmé Jean-Pierre Lacroix qui estime que la situation dans l'est est « très préoccupante ».

« La situation fait planer le risque d’une déflagration au niveau régional, d’une intensification très forte avec une composante régionale accrue, une implication de divers pays de la région de manière renforcée de part et d’autres », a-t-il dit, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi. Et d'ajouter : « Nous sommes déterminés du côté de l’ONU à faire en sorte que la communauté internationale et le Conseil de Sécurité soient alertés des dangers de cette situation », a-t-il déclaré. 

Dans la région, les casques bleus ont renforcé leurs positions. « Il s’agit en particulier de protéger la région de Goma. Nous avons déployé beaucoup d’éléments pour atteindre ses objectifs. Nous espérons que les opérations en cours se poursuivrons dans la meilleure coordination possible avec les autres composantes que j’ai évoquées », a déclaré M. Lacroix.

Selon des sources locales, les troupes de la Monusco ont ouvert le feu depuis leurs positions à Kimoka, à environ 8 km de la cité de Saké, sur les combattants duM23 soutenu, selon Kinshasa et l’ONU, par Kigali. C’était en réponse à une attaque du M23 contre une position des FARDC dans la région. Sur le plan humanitaire, des déplacés continuent d'arriver à Saké, tandis que d'autres ont trouvé refuge à Mugunga, à Goma.

Désengagement

Le responsable onusien est aussi revenu sur les opérations communes entre la Monusco et les forces armées congolaises pour notamment sécuriser Goma, mais aussi pour apporter un soutien accru à la force de la communauté d’Afrique australe (Sadc) en cours de déploiement. « La décision sur ce point dépend du Conseil de sécurité des Nations unies auquel nous allons faire des recommandations et des suggestions afin qu'un mandat plus large soit donné à la Monusco pour apporter davantage de soutien à cette force importante. J'ai eu d'ailleurs l'occasion de m'entretenir avec le commandant de la force de la Sadc lorsque j'étais à Goma. »

Enfin, évidemment, la question du retrait de la Monusco a été abordée. La force a commencé à se désengager du Sud-Kivu, désengagement qui doit se terminer fin avril pour cette province. « Nous avons le souci commun que le désengagement se fasse de manière ordonnée et raisonnable pour que les objectifs soient atteints », a tenu à rappeler Jean-Pierre Lacroix à la sortie de son entretien avec le président congolais.

Cet article a été publié sur RFI.

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