Le Congo-Brazzaville mise sur le gaz naturel liquéfié
Le Congo-Brazzaville pourrait devenir exportateur du gaz naturel liquéfié. Grâce à un investissement de 5 milliards de dollars apportés par la compagnie pétrolière italienne ENI, les autorités ont lancé fin avril, près de Pointe-Noire (sud), la capitale économique, les travaux de construction d’un Centre de production, de prétraitement et de liquéfaction de gaz. Un projet très ambitieux.
Place de Litchendjili, près de Pointe-Noire. Le soleil est au zénith. Un groupe de sages, paré de tenues traditionnelles, se livre à un rituel de bénédiction du site avant que le président Denis Sassou-Nguesso ne procède à la pose de la première pierre des travaux de construction du Centre de production et de liquéfaction du gaz naturel. Il s’agit d’un projet de haute facture pour Bruno Jean-Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures : « En réalité, c’est un grand projet intégré que nous lançons. Il concerne la production du gaz, sa transformation et sa liquéfaction, puis sa commercialisation. Il va emmener notre pays, pour la première fois, à exporter pour la première fois du gaz naturel liquéfié ».
Le Centre va être érigé près de la Centrale électrique du Congo, alimentée par le gaz, et qui produit à elle seule 70% de l’électricité consommée au Congo.
De grandes ambitions
Selon Mirko Araldi, directeur général d’ENI Congo, principal partenaire du projet, celui-ci se réalisera en deux phases : l’installation de deux usines flottantes et la production proprement dite. Les ambitions sont grandes selon Mirko Araldi : « Nous célébrons aujourd’hui le projet GNL (Gaz naturel liquéfié) qui permettra à la République du Congo de rejoindre le groupe restreint des exportateurs mondiaux de gaz naturel liquéfié d'ici à la fin de l’année ».
À l’horizon 2025, le Centre produira 3 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an. Le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean-Richard Itoua, assure que la production à venir de ce gaz liquéfié va dépasser les besoins du marché congolais. « En effet, une grande partie sera envoyée à l’export parce que nous n’avons pas la capacité d’absorber 3 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié. Mais, évidemment, personne ne peut imaginer qu’il n’y en ait pas un peu qui reste ici. Donc, le marché local fait partie du dossier », explique le ministre Bruno Jean-Richard Itoua.
Une perspective industrielle
Le pays espère en tirer un gain important, mais les revenus n’ont pas été précisés. Bruno Jean-Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures : « Il y a surtout la perspective de créer une industrie pétrochimique grâce au gaz ; entre autres pour produire les fertilisants, les engrais chimiques. Pour qu’on puisse accélérer ce qui est notre première priorité : l’agriculture au sens large ».
Pour autant, même si les exportations à venir de GNL sont une aubaine pour le Congo, elles ne feront pas de Brazzaville un géant du secteur. Avec 4,5 milliards de mètres cube de gaz liquéfié par an, cela va représenter un millième de la consommation mondiale.
Cet article a été publié sur RFI.