L'entrepreneuriat en Centrafrique, entre défis et opportunités
Mi-avril, la capitale Bangui organisait la quatrième édition du salon international des créateurs d’emplois en Centrafrique. Cette rencontre a mobilisé des jeunes entrepreneurs, des chefs d’entreprises, des artistes et des personnalités politiques. Un évènement de la plateforme Bangui Business Networking, dédié aux porteurs de projets et aux entrepreneurs.
« Il se passe ici la quatrième édition de la plus grande rencontre d'affaires de Centrafrique. » Sur un podium au centre de la salle du palais des sports, 24 panélistes passent à tour de rôle. Durant les débats, l’accent est mis sur les secteurs attractifs de la Centrafrique.
« Je peux citer l'agrobusiness qui est d'abord le plus intéressant », déclare Barry Mohamed, promoteur de ce salon. « Le poulet que l'on mange ici, 90%, c'est du poulet congelé alors qu'il y a toutes les potentialités pour que l'on puisse élever du poulet ici. L'immobilier aussi est devenu un business très rentable en RCA. Actuellement une maison ici tourne au minimum autour de 2 000 - 3 000 euros. On peut prendre aussi la restauration. Ça aussi, c'est un business qui peut être rentable. Le service de coursier. Partout où tu te tournes, il y a quelque chose à faire. Parce que rien n'est fait encore, c'est vierge. »
Une cinquantaine d’entrepreneurs tiennent un stand. D’un côté, on peut voir des porteurs de projets, des entrepreneurs et de l’autre, des investisseurs. La plupart, ce sont des entrepreneurs centrafricains, à l’exception de quelques étrangers invités pour la circonstance. Ce salon multisectoriel et multiforme regroupe des entreprises, des institutions, des associations, des ONG, avec également la participation des élèves et étudiants.
« Entreprendre, c’est prendre son destin en main », affirme Evodie Apora, une Centrafricaine qui vient de se lancer dans l’entrepreneuriat. « Je suis là pour exposer mes œuvres. Je fais surtout des tableaux artisanaux. Moi, j'aime créer des choses à partir de rien et après, je vois que certaines personnes apprécient. Du coup, j'ai fait ça pour venir exposer et vendre. »
L’opportunité est donc offerte aux porteurs de projets de développer leurs initiatives. Spécialisé en entrepreneuriat agricole depuis 5 ans, Simplice Kobalo, jeune entrepreneur centrafricain, souligne les défis à relever malgré les potentialités de la Centrafrique. « Mon message auprès du gouvernement est de faire tout pour mettre l'entrepreneuriat en priorité : donner les moyens aux entrepreneurs, des accompagnements pour la formation des entrepreneurs, pour les crédits et autres. »
Crée en 2021, le salon international des créateurs d’emplois mobilise aujourd’hui plus de 600 entrepreneurs. Dans ce pays où l’État reste le premier pourvoyeur d’emplois, développer le tissu entrepreneurial est un enjeu important pour l’économie de la Centrafrique.
Cet article a été publié sur RFI.