RDC: l'eau potable revient au compte-goutte à Bukavu

Après une semaine de pénurie, l’eau a commencé à couler de nouveau dans les robinets depuis vendredi soir mais pas en quantité suffisante selon les Bukaviens.

Devant le robinet, Paulin Ndanda habitant du quartier Nyalukemba regarde les dernières gouttes d’eau qui tombent dans son bidon. « J’attends voir si elle va revenir pour puiser. Elle a duré moins d’une heure. J’ai quatre bidons et le premier peine à se remplir », explique-t-il.

Dans certains quartiers, les habitants démunis et sans eau essaient de trouver des solutions, comme creuser des petits puits dans des vallées marécageuses, au risque de leur santé. Mizo Makombe Kabare, responsable de la Ligue des consommateurs des services au Congo Kinshasa (Licoski), renvoie les autorités à leurs promesses de campagne :

« La population affectée pourrait avoisiner un million d’habitants. Si le gouvernement a pu mobiliser un milliard de dollars pour organiser les élections, il est temps que le chef de l’État mobilise plus d’un milliard pour réhabiliter le réseau qui nous permet d’avoir de l’eau. »

Le directeur régional de la société de distribution d’eau potable Regideso évoque les problèmes d’ordre technique et financier.

« La Regideso fait face à un besoin d’environ 70 000 mètres cubes par jour alors que la production actuelle tourne autour de 40 000 mètres cubes par jour, ce qui fait que nous avons un déficit d’environ 40% et cela pose déjà un problème de desserte en eau potable. Nous avons réussi à bénéficier d’un financement de l’Agence française de développement qui nous permettra de financer le projet de Mpungwe qui nous permettra de produire 25 000 mètres cubes supplémentaires par jour. »

La Regideso dénonce les constructions anarchiques qui ont endommagé ses tuyaux, et les factures non payées estimées à plus de cinq millions de dollars américains que lui doivent ses 31 000 abonnés parmi lesquels les services étatiques.

Cet article a été publié sur RFI

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