Centrafrique: les camps de réfugiés soudanais délocalisés à Birao
En Centrafrique, plus de 10 600 réfugiés soudanais se sont réfugiés à Am-Dafock, ville frontalière située dans le nord-est du pays depuis le début du conflit au Soudan. Alors que les combats s’approchent dangereusement de la frontière, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a réinstallé plus de 1 000 d'entre eux à 65 km, notamment dans la ville de Birao. Les opérations se poursuivent compte tenu du nombre des demandeurs d’asile qui augmente de jour en jour. L’autorisation a été donnée il y a un mois par le gouvernement centrafricain.
De notre envoyé spécial à Birao.
Assis sur une natte à côté de son abri, une simple bâche, Hallasan se tient le menton et secoue la tête. Ce fermier de 75 ans a perdu sa plantation de riz et une centaine de bœufs dans le village soudanais de Yala.
Sa femme est décédée le 28 mai, victime d’éclats d'obus qui se sont abattus sur sa concession. Il est venu se mettre à l'abri ici à Birao, seul avec ses quatre enfants. « Je traverse un moment très difficile avec mes enfants. J’ai été obligé de fuir parce que j’ai tout perdu. Heureusement le HCR nous a recueillis et nous a mis en sécurité à Birao. On nous donne à manger : des haricots mélangés au riz. Nous avons besoins de nattes et de couvertures, c’est tout ce qui nous manque pour l’instant. »
Ce camp des réfugiés d'une superficie de 100 hectares a été baptisé Corsy en langue locale Cara, ce qui signifie bienvenue en français. Ces quatre dernières semaines, le HCR et les autorités locales ont réussi à installer plus de 1 000 réfugiés. « Nos frères soudanais ont subi beaucoup de choses. Le gouvernement s'organise pour essayer de voir quelles [sont les] possibilités pour ces demandeurs d'asile », explique David Margoé, le secrétaire général de la préfecture de Birao.
Une prise en charge jusqu'à la fin du conflit
Les habitants de Birao ont accueilli à bras ouverts ces Soudanais en détresse. Ils pourront rester à Birao jusqu’à la fin du conflit avant de pouvoir regagner leur pays.
« À la prise en charge faite dès leur arrivée, ils reçoivent un kit composé de nattes, bâches, couvertures, sceaux... », indique Anicet Polycarpe Ngaïdono, technicien au HCR. « Tous les articles nécessaires pour leur survie ici sur le site. Et par la suite, ils reçoivent des vivres de la part du PAM. Il y a des latrines et des douches qui sont construites tout autour du camp pour permettre aux réfugiés d'avoir des lieux d'aisance. »
Tous les réfugiés enregistrés sont des civils. La sécurité du camp est assurée par les forces de sécurité intérieure centrafricaine. Alors que les combats se poursuivent au Soudan, d'autres abris sont en construction pour anticiper l’arrivée d’autres vagues de réfugiés.
Cet article a été publié sur RFI.