Gabon: le Syndicat national des magistrats maintient sa grève malgré «une évolution significative»

Au Gabon, le Syndicat national des magistrats maintient sa grève, entamée il y a six mois, après une réunion avec la ministre de la Justice Erlyne Antonela Ndembet le 2 juin 2023. « Nous ne pouvons pas dire que nous sommes satisfaits, nous pouvons dire qu’il y a une évolution significative », explique le président du Syndicat, Germain Nguema Ella.

Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma.

Au Gabon, les magistrats ne reprennent pas le chemin des tribunaux comme le souhaitait la ministre de la Justice.

Le 2 juin 2023, Erlyne Antonela Ndembet, la ministre, a reçu le bureau du syndicat national des magistrats, en grève depuis 6 mois, pour faire un point sur les revendications soumises à l’administration par le syndicat. Elle-même magistrate, la ministre a estimé avoir donné satisfaction à toutes les demandes. Le Syndicat ne l’entend toutefois pas de cette oreille. Il maintient sa grève.

Dans un communiqué, la ministre de la Justice a affirmé avoir acheté 109 véhicules mis à la disposition des magistrats. Le Trésor public du Gabon a payé un couturier spécialisé pour livrer 367 costumes d’audience réclamés par les juges. Enfin, Erlyne Antonela Ndembet a affirmé avoir transmis à l’Assemblée nationale le texte sur le statut général des magistrats, l’une des revendications primordiales des grévistes. Dès ce 7 juin, elle sera auditionnée par les députés à ce propos. La ministre a souhaité une reprise rapide du travail.

« Pas question », a riposté Germain Nguema Ella, président du Syndicat national des magistrats : « Nous ne pouvons pas dire que nous sommes satisfaits, nous pouvons dire qu’il y a une évolution significative. Cependant, nous voulons constater l'adoption du texte, parce que c'est ce texte qui va réorganiser la situation des conditions de vie et de travail des magistrats. »

Depuis la grève déclenchée il y a six mois, les audiences publiques sont suspendues. Les dossiers s’empilent. Plusieurs détenus sont maintenus en prison sans possibilité de se défendre et les avocats sont au chômage.

Cet article a été publié sur RFI.

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