RDC-Discours de haine : Human Rights Watch tire la sonnette d’alarme
Alors que les messages de haine ont rempli différents camps politiques avant et pendant la campagne électorale en RDC, le fléau qui touche le pays n’a pas encore fait ses valises. Les discours de haine se multiplient encore à ces jours dans la vie quotidienne et encore plus sur les réseaux sociaux, quitte à influencer les plus naïfs.
Le pire dans l’histoire est que ces discours discriminatoires qui sont véhiculés au sein de la population ont été à la base de violences graves et même de pertes en vies humaines. Ce qui devra pousser les autorités à y remédier avant qu’il ne soit trop tard. Et l’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) pousse pour que la RDC prenne des mesures essentielles sur la question.
Alors que le président de la République congolais, Félix Tshisekedi, a entamé son second mandat à la tête du pays, le 24 janvier dernier, HRW l’appelle à privilégier les droits humains au cœur de sa politique. Dans la feuille de route que l’ONG a proposée au gouvernement congolais, la priorité a été donnée aux améliorations dans cinq domaines : les droits à la liberté d’expression, à la liberté des médias et le droit de réunion pacifique ; la protection des civils dans les zones de conflit ; la réforme du système judiciaire et la lutte contre la corruption ; l’obligation de rendre des comptes pour les crimes graves ; et le renforcement des institutions démocratiques.
Au point de faire de la protection des civils en zones de conflit une priorité, HRW recommande la lutte contre les discours de haine.
« Lutter contre les discours de haine et l’incitation à la haine et contre les actes de violence ou d’intimidation motivés par la haine. Veiller à ce que tous les auteurs de violences ethniques soient tenus pour responsables, y compris les fonctionnaires de l’Etat impliqués, et travailler avec les communautés minoritaires pour élaborer des mesures efficaces visant à fournir une meilleure protection et à identifier et résoudre les problèmes avant qu’ils ne donnent lieu à des infractions pénales », indique l’ONG Human Rights Watch.
Discours de haine : de quoi parle-t-on ?
L’ONU définit le discours de haine comme tout type de communication, qu’il s’agisse d’expression orale ou écrite ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité.
Les discours de haine peuvent être véhiculés par toute forme d’expression, notamment des images, des caricatures, des mèmes, des objets, des gestes et symboles et ils peuvent être diffusés hors ligne ou en ligne.
Les discours de haine sont « discriminatoires » (biaisés, fanatiques ou intolérants) ou « péjoratifs » (préjudiciables, méprisants ou dévalorisants) à l’égard d’un individu ou d’un groupe.
Les discours de haine s’attaquent aux « facteurs d’identité » réels ou ressentis d’un individu ou d’un groupe, notamment : « l’appartenance religieuse, l’origine ethnique, la nationalité, la race, la couleur de peau, l’ascendance, le genre » mais aussi des caractéristiques telles que la langue, l’origine économique ou sociale, le handicap, l’état de santé ou l’orientation sexuelle, parmi bien d’autres caractéristiques.
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